Tanaron, le blog

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Crise

C’est bien gentil tout ça, mais pendant qu’on digresse allègrement, vous ne voyez pas le chantier avancer[1] !

Hé bien, disons-le tout net, il a bien failli s’arrêter prématurément. Et je vais d’ailleurs mettre une signalétique spéciale avant que des yeux innocents ne se fourvoient dans la suite de la lecture.

Comme j’y ai fait allusion quand j’ai relaté leur arrivée, Murat et Yasin n’étaient pas enthousiasmés par les conditions de vie locales. En fait, pendant leurs premiers jours parmi nous, il s’est avéré que Yasin avait un talent particulièrement marqué pour se plaindre, et geindre que « c’était-pas-possible-et-de-qui-se-moque-t-on », qui me rappelait irrésistiblement des camarades ayant du mal à s’adapter… à l’époque où je faisais du scoutisme[2] !

Les « conseils de classe »

Par voie de conséquence, cela créait des tensions, et on se retrouvait, après le chantier, et avant de redescendre à la bergerie, à discuter avec Michel et Marie, autour d’un verre de rosé[3], de la meilleure manière de « gérer » nos « élèves difficiles »…

C’était très perturbant[4], pas forcément efficace[5], et même agaçant : il ne nous paraissait pas que c’était le meilleur investissement que nous pouvions faire de notre énergie…

Marie est directrice de MJC, Michel a un passé d’éducateur, et j’ai longtemps joué les animateurs de MJC, les questions de « gestion d’équipe » nous sont donc plutôt familière. Mais il ne s’agissait pas de gens que nous « encadrions » de manière formelle, et ce n’était pas le but. J’étais d’ailleurs, au sens propre comme au figuré, logé à la même enseigne que le reste de l’équipe, et je pouvais juste me targuer d’une expérience un peu supérieure à la leur[6] dans ce genre de conditions de vie.

Mais nous avions du mal à voir comment amener Yasin à cesser d’attenter au moral des troupes…

La fuite des cerveaux !

Et puis vint ce qui aurait pu être le coup de grâce. À la fin de la première semaine, Fouzi apprend qu’il a reçu une convocation pour le lundi à Rouen dans son école, qu’il peut reporter le rendez-vous… en s’y prenant au moins vingt-quatre heures avant ! Et nous sommes déjà vendredi après la fermeture.

Or le « contrat » des invités était clair dès le départ : vous restez trois semaines… quinze jours minimum. Condition à laquelle le transport est pris en charge par Marie.

Évidemment, le cas de force majeure du départ de Fouzi ne pouvait être contesté. Mais il lui paraissait évident qu’Aline le suivrait. Et Murat et Yasin n’envisageaient pas de rester sans leur pote. Bref, nous risquions, à l’instar de la proverbiale agriculture, de manquer de bras. Des renforts nous étaient bien annoncés, mais sans date…

Quelle issue apparaîtra dans cette apparente impasse ? Vous le saurez[7] en lisant le prochain billet, ici même !

Notes

[1] J’avais promis d’y revenir dans le prochain billet – et c’est bien le billet suivant dans la même catégorie ^^

[2] Vu l’âge du capitaine, on va situer ça vers le milieu des années 80, et rien qu’à l’écrire j’ai des cheveux blancs qui me poussent

[3] Ce qui nous faisait une raison de rester plus longtemps que les musulmans sans leur indiquer qu’on allait parler d’eux

[4] Je n’ai jamais ambitionné une carrière dans l’Éducation Nationale, ne serait-ce qu’à cause de la problématique de l’évaluation des élèves

[5] Dire : « Ah oui, il nous donne du mal, lui ! » est essentiellement frustrant, et ne porte aucune solution

[6] Ce qui n’était pas difficile, hein…

[7] Probablement :-p

Commentaires

1. Le mardi 14 février 2006, 00:26 par Lomalarch

Et voilà !

Tous les habitués ayant commenté le précédent billet, je pouvais en faire un nouveau sans craindre d'en avoir perdu en route :-D

2. Le mardi 21 février 2006, 16:29 par gall

"Vous le saurez[7] en lisant le prochain billet, ici même !"

"prochain" commence à me paraître un peu exagéré ! ;-)

3. Le mardi 21 février 2006, 18:27 par Lomalarch

Ah ben y a quand même quelqu'un qui l'a lu, ce billet...

Et puis une semaine, c'est encore humain comme délai, non ?

4. Le mercredi 22 février 2006, 18:43 par gall

Une semaine ET UN JOUR, tu veux dire ?
Tu as tort de temporiser : notre exigence de lecteurs est une fonction croissante du temps ;-)