Tanaron, le blog

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Un peu d’histoire

Retour sur ce qui m’a précédé à Tanaron – car, le croiriez-vous, le village existait avant moi.

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mardi 7 février 2006

Renaissance

Suite à la demande générale de la Sardine, je reprends le clavier et tente de le refaire fonctionner…

Il ne vous a naturellement pas échappé que j’ai évité soigneusement de poster en janvier, juste histoire de n’avoir pas à vous présenter mes vœux passque ouais chuis un gros asocial d’abord[1] !

J’ai hésité sur ce dont auquel je pourrais bien vous entretenir pour ce grand retour en blogosphère, et, finalement, c’est un lecteur qui a pointé son doigt vers la rubrique à alimenter…

Si j’ai brièvement indiqué dans mon tout premier billet[2] que le roman parlerait de l’aventure des jeunes des années soixante, je n’en encore ai rien dit. Mais puisque Monsieur Tabournel, que je ne connais pas et qui me le rend bien, me prend légèrement à partie, et se présente comme celui qui, avec une paire de potes, a fait que le village vit aujourd’hui, je me vois dans l’obligation de donner quelques éléments en ma possession[3]

Le village de Tanaron est donc resté inhabité pendant à peu près 18 ans, quand, en 1966, une bande de jeunes Aixois[4], dont le bon Docteur Tabournel[5], rachètent le village. Car si le village est vide, le territoire de la commune compte encore quelques habitants et un Conseil municipal. Et c’est le Maire, Monsieur Magaud, qui décide de revendre les parcelles revenues à la commune[6], et choisit cette vingtaine de gamins qui se sont engagé à rebâtir le village « selon son plan d’origine »…

Ils s’y sont attelés… dans des conditions que le roman vous détaillera[7]. Je préciserai juste qu’au bout de quelques années de labeur efficace (remontage de l’ancienne Mairie, construction de la piste, etc.), l’association qu’ils avaient créée pour acheter le village et organiser le chantier a fini par passer la main… mais ceci est une autre histoire[8]. Que de l’association créée alors par d’autres jeunes demeure encore au village Gérard, un personnage dont je ne pourrai pas ne pas reparler. Et, enfin, que depuis, en effet, il y a toujours eu quelqu’un là-haut, et que, vu de chez moi, ce n’est pas prêt de s’arrêter !

En conclusion, je signale que, si j’ai un peu charrié un Laurent Tabournel qui n’en demandait pas tant dans la présente note, je n’en serai pas moins ravi de faire sa connaissance lorsque, comme il l’annonce, il remontera à Tanaron.

À bientôt[9] les aminches !

Notes

[1] Comment ça, tout le monde sait qu’en vrai c’est juste que je suis un gros flemmard ? Bon ben puisque c’est ça, vous l’aurez cherché : « Bonne année ! » Na. Ça fait moins les malins, là, tout de suite…

[2] Que, mes stats me le confirment, le bon visiteur susnommé n’a pas lu

[3] Tout en tentant de ne pas spoiler le bouquin et le film… tu parles d’un merdier !

[4] Et quand on dit jeunes, ce n’est pas par flatterie : ils ont entre 15 et 21 ans

[5] Je n’ai aucune information selon laquelle ce brave homme aurait fait des études universitaires excesssivement longues, mais j’aime bien appeler les gens Docteur, des fois comme ça, et je vous zute

[6] Environ une quinzaine de maisons effondrées, le cœur de l’ancien village

[7] Le sujet même du joueb me force à faire ce teasing forcené… je vous assure, ce n’est pas dans mes habitudes ^^

[8] Encore, oui, je sais…

[9] Si, si, promis – je vais essayer de m’astreindre à une paire de post/semaine… on verra si j’y arrive

vendredi 18 novembre 2005

Mais comment que ça se fait-il que les gens ils sont plus là ?

Donc, maintenant, le décor est planté. Nous savons à peu près qui est là – et le « sociogramme » demandé s’est dessiné.

Ça me paraît donc le bon moment pour prendre un peu de recul, quitter l’été dernier pour un petit tour d’horizon de ce que je sais sur le passé local.

Aujourd’hui : la première moitié du 20e siècle[1]

Au tournant du siècle déjà dernier[2], Tanaron est très raisonnablement peuplé. Il y a, sur l’ensemble de la Commune, environ 250 habitants – dont 150 dans le village même, une école dans la mairie. L’endroit est réputé alentour pour ses fêtes. On y vient à pied depuis la vallée. Tout laisse donc à penser qu’on y vit bien.

Si j’ai bien tout suivi, c’est en 1906 que de terribles orages entraînent une partie conséquentes des récoltes – et probablement des terres arables – le long des pentes, et provoquent des modifications de l’hydrographie souterraine. Le premier point d’eau se trouve désormais à 700 mètres de l’entrée du village, en contrebas. Autant dire que le confort de vie des habitants s’en ressent. Des familles commencent à partir.

Puis vient la Grande Conne Guerre. Les enfants de la montagne découvrent une France de champs de batailles et de tranchée. Deux y restent, comme l’atteste le monument aux morts. Mais surtout, ils rencontrent d’autres jeunes gens qui n’ont jamais connu les rigueurs de la campagne, mais la prometteuse industrie des villes. Où l’on vit tellement mieux, se convaincront-ils. Et le village perdra encore une partie de sa jeunesse.

Vers 1930, l’école de Tanaron ferme… Le village est désormais condamné. Après la Seconde Guerre Mondiale, il ne reste plus là-haut qu’une habitante, Madame Endignoux, qui refusera d’abandonner la maison – toujours debout aujourd’hui – du bout du village, d’où elle domine toute la vallée du Besse. Ses enfants la convaincront de passer l’hiver chez eux, à Marseille. Un hiver 1948, elle descend pour ne plus jamais remonter.

Tanaron est mort. Un village-fantôme perdu dans la montagne. Les maisons se délitent peu à peu, les toits prennent l’eau, puis s’effondrent, et enfin les murs lâchent…

Oui, je sais, ce n’est pas une note gaie, mais ça « nourrit » inévitablement tout ce qui, aujourd’hui, peut se passer là-haut.

Notes

[1] et hop, cinquante ans en une note, par un historien parfaitement décertifié

[2] va falloir s'y faire