Résumé des épisodes précédents : depuis un certain coup de fil, notre héros autoproclamé, citadin[1] endurci, a jeté un bout de son ancrage affectif, sur cinq ruines et trois cailloux perchés à un millier de mètres d’altitudes… De retour après plus d’un an (et pour ses premières nuits sur place depuis plus de deux ans et demi), que trouvera-t-il ? Le cimetière l’accueillera-t-il encore volontiers ? Le rocher tutélaire nous sourira-t-il encore ? L’église sera-t-elle remontée ou retombée, et surtout, surtout, qui est encore là-haut ?
Vous le saurez (ou pas) en lisant la suite du billet !
Rha pinaise de fouchtra, un bon vieux teasing des familles, ça fait du bien par où c’que ça passe, je vous le dis.
Adoncques, j’ai pris le train. Porte à porte, de chez moi à Tanaron centre, comptez à peu près sept heures. Une heure et demie pour aller à la gare de Lyon[2], trois heures pour être à Aix, une demi-heure pour la correspondance, une heure et demie de bus pour atteindre Digne[3] et encore une grosse demi-heure pour arriver au village. Fatigué un peu.
Je ne vous ai rien dit du détail de l’appel à Tanaron reçu cette fois. En fait, il s’agissait d’un anniversaire (avec un chiffre rond au bout, mais bon, quand c’est une dame on n’insiste pas sur ces détails réputés désobligeants). L’anniversaire de Marie, donc. Et LE truc amusant, c’est qu’on attendait aussi (à compter du lendemain, vussque la fête c’était samedi/dimanche et que j’ai débarqué le vendredi soir) tout un tas de personnages de roman… Pouf, pouf. Tout un tas de personnage du roman… Repouf, repouf. Tout une partie de la bande des aixois des années 60. Vi vi. Les gamins fous d’alors, un peu moins gamins peut-être (encore qu’une lueur dans l’œil reste vive), mais toujours aussi allumés, remontés sul’ rocher. Comme moi je l’ai lu, le roman, en 2005, je peux vous dire que ça fait un certain effet. Y en a même des qui connaissent le blog ! Je me suis même fait tirer les oreilles sur le thème « ouiiiiii ! mais en fait en vrai en fait y a pas touuuut. Et puis ce qu’on a vécu en fait en vrai t’en parles pas des masses. Et pis les commentaires y sont pas terrib’ ! Et pis, bon, voilà, c’est bien gentil ton truc, mais j’aurais pas fait pareil[4] ».
Deux jours à les voir, les écouter, sans parler de la visite de Mme Endignoux, la bru de la Félicie Endignoux partie en 1948, les yeux plein de lumière du haut de ces cent deux piges[5] le dimanche, et du projet de reconstruction du village enfin formalisé… bref, quelque chose de vivifiant, d’apaisant, et une bonne bouffée d’envie de reparler sur le blog
Pour ce soir, je m’arrête là, mais je ne désespère pas de revenir sur le déroulement de la teuf’, les nouvelles que j’y ai apprises et les perspectives qui restent ouvertes.
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années, on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l'âme.
Douglas MacArthur
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Soyez (pas trop) sages