Tanaron, le blog

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Dernière visite ?

Je ne sais pas où il est, je ne sais pas qui a eu cette brillante idée ni qui a pris la photo, mais si je savais où le trouver, j’y courrais derechef. Preuve supplémentaire, diront les caustiques, d’une tendance lourde chez moi ; j’aime – du moins tout porte à le croire – m’entêter dans les mêmes erreurs.

Faut me comprendre, aussi : qui n’a jamais éprouvé la volupté de se baigner deux fois dans la même flaque de boue ? De retrouver sa bonne vieille mouise que tant d’efforts nous ont permis de rendre inextricable ?

Pas vous ? Ça doit être moi, alors…

De toute façon, dans l’histoire, ce n’est pas de moi qu’il s’agit, mais de lui, si vous avez suivi. Quand je l’ai rencontré, au lycée, c’était déjà un sac d’embrouilles ambulant. Mais il avait une forme de classe, un bagout certain et j’étais jeune – donc immortel. Ça n’est que le jour où les flics sont venus à la maison dès potron-minet et ont passé trois heures à cuisiner mes vieux, que je me suis dit que mes actes, nos actes en l’occurrence, pouvaient avoir des conséquences.

Et puis après le procès, quand il a pris de la prison ferme et moi juste du sursis, mes estimés parents m’ont fait comprendre que s’ils apprenaient que si j’avais ne serait-ce que cherché à obtenir de ses nouvelles, ils avaient sous le coude de quoi me faire connaître l’exaltante expérience de l’incarcération pour un bon moment.

Alors, je me suis assis sur ma lâcheté et je l’ai oublié, « Ronan la science ». Seulement voilà. Il y a des jours comme ça où le destin s’invite sans prévenir. Et il suffit de trois fois rien, finalement ; une petite impatience et l’œil sort de la tombe[1]. C’est la faute à ce petit con, aussi. À force d’éluder toutes mes allusions, plus ou moins fines, à ses parents, j’ai fini par me faire des films. J’ai voulu en avoir le cœur net et j’ai pour ainsi dire, forcé sa porte, un petit matin. Et bien sûr, je pouvais pas la rater ; sur le frigo, bien en valeur, la gueule à Ronan avec un costume de Père Noël et Castor qui lui tire la barbe…

Le môme a pas apprécié l’intrusion, mais il a bien fallu qu’il me raconte comment, un matin, ses parents l’ont posé à l’entrée de l’école en lui disant de rentrer sans les attendre, le soir. Il ne les a plus vu depuis ; ça devait être deux mois avant qu’on se rencontre. Parce que oui, le pick-up sur le palier, en fait, c’était bien un appel, une invitation. Parce qu’il est futé, le Castor, et qu’il savait qu’il fallait qu’il trouve quelqu’un pour s’occuper de lui si ses géniteurs n’assurent plus le coup. Ils lui avaient laissé une carte de retrait avec le code, mais il sentait que ça allait pas le faire, comme éducation ; il a oublié d’être noix, le gnome.

En attendant, je sais pas où il est, le Ronan. Il aurait pas laissé tomber le gamin sans des raisons sérieuses. Et je sais ; je sais que si j’avais une seule idée d’où il a pu atterrir, je foncerai comme un seul homme pour le sortir de là, mon vieux pote.


Dixième et déjà dernier sablier de printemps, sur une idée de Kozlika, une amorce proposée par Samantdi comme hier et qui provient du billet On efface tout et on recommence de Tassili.

J’ignore si c’est aussi la fin des aventures de notre héros, l’avenir nous le dira ;-) Pour remonter sa petite histoire, ça commence ici

Notes

[1] je crois que je décroche le pompon de la référence littéraire la plus lourdement amenée de l’année

Commentaires

1. Le mercredi 2 avril 2008, 23:18 par samantdi

Ah non, là, tu es obligé de continuer ! (ces histoires de gars un peu paumés, un peu mal partis, ces genres d'ambiance...j'aime beaucoup! )

2. Le mercredi 2 avril 2008, 23:42 par brol

Pauvre Lomalarch qui va devoir faire vivre son blog... ;-)

3. Le mercredi 2 avril 2008, 23:57 par Lomalarch

Ça veut dire que si je continue, en plus, je pourrais être lu !

Arrêtez, vous allez me faire peur, les copains ;-)

4. Le jeudi 3 avril 2008, 02:24 par Franck

Euh … la suite siouplé ? Dès demain, j'aurais un peu de temps pour lire l'épisode quotidien !

5. Le jeudi 3 avril 2008, 13:23 par Lomalarch

Quotidien ? Il est fou, lui ! :-p

Bon, le problème c’est que si je me laissais aller à la sympathie que j’ai pour le personnage, il ne serait pas honnête de phagocyter le Tanablog, il faudrait que je m’en rouvre un autre.

Je vous tiens au jus ;-)

6. Le jeudi 3 avril 2008, 17:39 par Agaagla

ouh, ceci n'est pas un non... m'en vais garder un œil par ici, moué !

7. Le jeudi 10 mars 2011, 18:46 par Drio

Oooh un site sur tanaron , mon pére c'est l'ancien chef du village :D