Viaduc (de Guise)
samedi 10 mai 2008 à 01:09 Divagations et insomnies #51 rss
– Que le diable vous étrangle ! murmura Sikes en grinçant des dents ; je voudrais bien vous tenir, les uns ou les autres, je vous ferais hurler encore plus fort…
Et voilà. Encore un coup ça ne loupe pas ; il dort. À quoi ça sert de lui lire des trucs d’aventures oussqu’on en a partout plein les mirettes pour qu’il me lâche à la première demi-page ? Non parce que moi, j’aimerais tout de même bien connaître la suite – et je ne peux pas lui faire le coup de progresser en loucedé dans l’histoire.
Un bon bouquin, sinon, si on ne craint pas le mal de mer[1]. Dans quelques heures, nous passerons le seuil de ce bistrot perdu des Pyrénées que je croyais bien ne plus jamais revoir. Une petite appréhension me saisit, bien sûr ; c’est toute une époque qui remonte au seul nom de ce village. Est-il seulement encore habité ? Y a-t-il encore un bistrot ? Le bus y arrive-t-il toujours ?
Je me sens un peu noix de n’avoir un minimum googlé pour m’assurer que je n’allais pas tenter de rattraper un esprit frappé fuyant dans un village fantôme. Ceci étant, c’est sans doute la logique même. Quand je pense que c’est ma grand-mère qui m’avait filé l’adresse – dont elle n’a jamais su qu’elle était devenue notre base arrière. On en a passé des trucs, en jouant à cache-cache avec les gabelous. La vieille dame n’aurait pas apprécié, bien sûr, mais j’étais encore assez jeune pour pouvoir croire que je « prolongeais » son œuvre résistante en m’affranchissant des règles de l’État bourgeois.
On a peut-être raison de dire que les jeunes révolutionnaires font de parfaits vieux cons ; en tout cas, là, à regarder le gamin dormir en souriant tandis que défilent dans la nuit les lumières des villes, je me sens au moins vieux – et pas bien fier.
Je me demande quand même comment il fait pour dormir, le gosse, dans le même compartiment que les sinus de Cunégonde…
Bref épisode, je suis bien conscient que c’est maigre alors que j’ai sauté une semaine, mais l’absence d’amorce m’a vraiment compliqué les choses. Je n’ai d’ailleurs pas tenu et ai récupéré l’amorce proposée pour le billet précédent par Titi et qui ne m’avait pas servie.
Question subsidiaire : cela vous amuserait-il que, de temps à autres, je me glisse dans la peau de mon personnage pour vous livrer une critique d’un « classique » ? Bon vouikende et silvousplééééé, une amorce pour la semaine prochaine !
Notes
[1] et avoir le mal de mer dans un train de nuit serait franchement de la dernière des nullités
1. Le samedi 10 mai 2008 à 11:34, par Titi
2. Le samedi 10 mai 2008 à 11:37, par Titi
3. Le samedi 10 mai 2008 à 11:59, par Franck
4. Le lundi 12 mai 2008 à 09:46, par Lomalarch
5. Le lundi 12 mai 2008 à 20:08, par jj coqueluche
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