Donc j’étais en vacances (fainéant d’intermittent que je suis), début août à Toulouse, quand tout soudain mon portable retentit tel un coup de samba synthétique dans un ciel serein. Au bout du fil, une voix de femme :
– Oui Noé, on ne se connaît pas, mais j'ai besoin de toi…
Pour ceux de mes lecteurs qui ne me connaîtraient pas intimement et depuis ma plus tendre enfance (on peut rêver, hein…), il y a là un point qu’il nous faut éclaircir d’emblée ; ça doit être à cause de mon prénom (merci hein, les parents !), mais il suffit qu’on me fasse sentir que ma présence est nécessaire et je ne peux pas résister, je réponds :
– Présent ! (oui, vous aviez bien déduit, nous avons rejoint le cours de la conversation téléphonique)
J’apprends, donc, qu’il est question d'adapter au cinéma une œuvre autobiographique, racontant l’histoire d’une bande de jeunes qui, vers la fin des années 60 s’étaient embarqués dans le projet de reconstruire un village déserté (et là, d’un coup, on comprend pourquoi j’ai sous-titré le joueb « une histoire de fous... »), qu’on va faire venir des jeunes pour trois semaines dans le village qui existe toujours et qui est à peine moins déserté qu’il y a quarante ans pour préparer le film et nettoyer le village et que je suis attendu, donc, la semaine suivante.
Le nom du village, vous demandez-vous ? Tanaron, dans les Alpes de Haute-Provence, à 12 km de Digne-les-Bains (et là, d’un coup, on comprend ce que veut dire le titre du joueb). Ç’aurait tout aussi bien pu s’appeler : un des bleds les moins bien desservis de France, mais ça faisait un peu long.
Les furieux des 60’s, par exemple, ils accédaient à ce village par… un sentier muletier ! Et si aujourd’hui il y a une piste vaguement carrossable, quand j’y suis allé, LA SEULE flêche qui indiquait le village se trouvait… sur une bifurcation presque à la fin de la piste. C’est-à-dire à un endroit où seuls les gens qui savaient où trouver l’endroit pouvait la voir. Inutile aussi de chercher sur une carte du Bibendum de Clermont : la piste n’étant pas considérée comme une route, les cartes routières ne font pas mention de l’endroit. Seules les cartes de randonnée laissent apparaître ce qui semble semble n’être qu’un hameau de trois maisons, alors qu’à mon sens, c’est évidemment un peu plus subtil.
Mais on ne va pas tout raconter dans le premier post, hein, sinon qu’est-ce que je vais pouvoir dire après ?...
À bientôt, donc, pour le vrai début de nos aventures tanaronaises !